Le racisme ordinaire envers l’intelligence

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J’observe ce rejet qui est très bien accepté par la société, contrairement à l’autre, le racisme envers une couleur, une religion…

Il est pourtant aussi choquant et violent.

Je l’observe de près depuis que je travaille avec des enfants et que je fais du dépistage de haut potentiel, soit depuis quatre ans.

Quand vous vous blessez, vous allez voir un médecin ou vous vous rendez aux urgences, si vous êtes dans un état dépressif, vous êtes amené un jour à voir un psychologue ou un psychiatre, cela est relativement accepté dans la société (pour la nécessité d’aller consulter un psy, il y a encore énormément de préjugés, c’est pour les « fous », mais passons…).

L’intelligence en-dessous de la norme, il va y avoir des attitudes de rejet également (de toute façon tout ce qui est différent du fonctionnement majoritaire d’une société est repoussé, cela relève presque de l’instinct animal quand la différence n’est pas visible à l’oeil nu), mais des structures d’accueil existent, une aide etc…C’est loin d’être la panacée, mais c’est c’est reconnu comme existant…

Pour les hauts potentiels en difficulté et en souffrance c’est une autre paire de manche.

Quand je soupçonne un « hp » qui ne le sait pas,  que j’en fait part aux parents, ou au corps enseignant, j’obtiens des réactions étonnantes « Lui, elle, ce n’est pas possible »… »Cela n’existe pas » … »Vous voulez le , la, mettre dans une case? « … »Je ne veux pas… » « Si c’est le cas, il ou elle n’a pas à se plaindre ou à être en difficulté »…

Ces réactions sont dominantes, et choquantes pour moi en tant que soignante et surdouée.

Des préjugés, de la peur voire de l’effroi, des certitudes erronées à ne surtout pas remettre en cause, et j’en suis lasse.

Pour l’équipe pédagogique où je travaille actuellement, je note de grands progrès et une réelle prise en compte par rapport à il y a quatre ans, j’en suis heureuse; mais dans l’établissement de ma fille, c’est complètement fermé (elle est dans un collège public excellente réputation), je l’ai vécu avec mon fils, la COP qui y travaille, sensible au sujet des hp,  me l’a malheureusement confirmé aussi.. Mon fils a « atterri « dans le privé dans un établissement spécialisé dans les enfants différents (dys et hp), et je trouve cela scandaleux en 2018. Seuls les parents qui ont les moyens intellectuels et financiers peuvent assurer, tant pis pour les autres alors que ces enfants sont dans toutes les couches de la société.

Il y a 30 ans ans, aucun instituteur, aucun professeur de collège ou de lycée n’a eu l’idée d’en parler à mes parents, j’ai même redoublé deux fois, on peut accuser le manque de formation et d’informations à l’époque.

Aujourd’hui, on parle de la douance à toutes les sauces, mais je constate une résistance incroyable à l’assimilation et mise en pratique.

Trente ans après, parce que  je suis concernée, j’ai fait seule les démarches pour obtenir un diagnostic quand mon fils avait quinze ans, aucun membre de l’éducation nationale ou le psychologue qui le suivait après le divorce,  ne m’en ont parlé. Aucune évolution en trente années; comme disent les jeunes, c’est « flippant ».

Quand vous êtes malade, vous prenez un traitement, quand vous ne savez pas que vous êtes surdoué en difficultés scolaires, vous vous dévalorisez, le système scolaire vous dévalorise, et votre hypersensibilité peut vous mener à l’addiction, ou à des idées suicidaires (trois fois plus de risques psychiatriques, et de suicides que chez les adolescents « normo-pensants »), à une mauvaise orientation (complètement inappropriée car le jeune ne se connaît pas lui même et n’a jamais utilisé ses capacités correctement si non diagnostiqué).

Comme toute personne, pour savoir ses limites, ses points forts et ses points faibles, le hp qui s’ignore se basera sur la majorité pensante, hors son fonctionnement est totalement différent (relire Compte-rendu journée du 10/04/18 sur les surdoués, hauts potentiels, précoces, à la Sorbonne, les dernières recherches!).

Je constate plusieurs cas de figure: soit il  aura des  difficultés d’adaptation,  soit une sur-adaptation avec le risque de « burn-out « des années après, soit des erreurs de diagnostic de psychiatres qui font perdre des années et véhiculent des mois de souffrance morale.

Je ne compte pas le petit noyau de « précoces » qui vont bien, qui ont la chance d’avoir une famille à l’esprit ouvert, avec un ou plusieurs membres hypersensibles et qui s’en sortent plutôt bien, je parle de ceux et celles qui vont mal. Ce sont eux que je repère, et ne rien faire, ou les diriger vers des recherches de diagnostic autres , par exemple préférer que ce soit un trouble bi-polaire plutôt qu’une douance non détectée comme un parent d’élève me l’a sorti , est une honte. Sans oublier qu’un haut potentiel attire les pervers narcissiques comme un aimant et doit donc être informé le plus tôt possible sur ces personnages (voir Quelques techniques de manipulateurs… ) (et les articles à ce sujet sur ancien blog www.hautpotentielheureux.wordpress.com)

Je considère que NE RIEN FAIRE, c’est de LA NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER, qui devrait être puni par la loi.

Ce n’est guère facile d’être un hypersensible des cinq sens dans un monde de brutes , de compétiteurs, de jaloux, et  c’est profondément injuste de nier et de rejeter les rares êtres humains qui peuvent éveiller une société et faire des études humaines ou scientifiques poussées, avec des idées innovantes,  car on ne leur donne volontairement pas les moyens de manière consciente et inconsciente.

Paradoxalement, les gens ont moins peur de l’intelligence artificielle et de ses dérives que de nous, humains trop sensibles travaillant avec notre cerveau droit!

C’était mon cri du coeur de la semaine!

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